
Les chutes et acrobaties
Sauter, chuter, voler, tournoyer, renverser, tels sont tous les verbes qui pourraient caractériser l’agilité des vo-shins. En effet, les nombreux ciseaux (voir rubrique), et autres combats codifiés ou libres imposent à nos vo-shins de savoir mouvoir leur corps dans l’espace. En pleine action, ils seraient comparables à des gymnastes (souple, léger, tonique et acrobate).
Les chutes
Dans tous les arts martiaux, les chutes sont un passage obligé pour progresser. En effet, le Vovinam Viet Vo Dao est un art martial, ce qui implique l’existence d’une opposition à quelqu’un. Même si on doit savoir éviter de tomber, il arrive parfois que cela soit inévitable, et c’est dans ce cas que l’apprentissage de la chute se révèlera important.
On dénombre 5 grands types de chute au Vovinam Viet Vo Dao, ayant chacune un intérêt propre :
La chute avant :
Elle est assimilable à une roulade avant en passant par l’épaule. Contrairement au judo, on se relève automatiquement après. Aucune des parties du corps du vo-shin ne doivent frapper le sol. Il doit amortir sa chute afin de rouler doucement pour ensuite se relever et reprendre le combat. Cette chute est beaucoup utilisée sur les saisies de jambes. L’adversaire essaye de vous envoyer au sol sur le dos en relevant la jambe, le vo-shin se retourne et part en chute avant. Par la suite, cette chute évoluera, il sera demandé de sauter plus haut ou plus loin. Cette chute est beaucoup utilisée en démonstration lors d’un exercice qui consiste à sauter par dessus plusieurs Vo-shins en position de saute-mouton. (A Roissy en Brie, Ambrosio Mickael et Virly Vincent ont sauté, que dis-je, volé par dessus 7 personnes).
La chute arrière :
Comme pour la précédente chute, celle ci est assimilable à une roulade arrière sur l’épaule. Cette chute sert à se réceptionner après une poussée des bras ou de la jambe. Cette chute évoluera également dans l’apprentissage du vo-shin. Par la suite, une fois la roulade entamée, le vo-shin profitera du passage sur les bras afin de se repousser et donc passer à l’équilibre pour se relever plus vite.
La chute latérale :
Cette chute est très compliquée car elle ne parait pas naturel au premier abord. Il arrive que dans un combat, le vo-shin n’est pas le temps de se retourner, il arrive donc sur les flancs (aie, c’est douloureux). La chute latérale consiste à amortir la retombée du corps à l’aide d’une jambe et des 2 bras. Pour se la représenter, imaginons que le vo-shin glisse sur une peau de banane de la jambe droite, cette jambe part en adduction vers la gauche. Pour répondre à cela il amortira la chute en pliant sa jambe gauche et en allant chercher le sol avec les bras sur le côté (ceci implique une rotation gauche du buste). Cela parait compliqué au début, mais un fois le mouvement assimilée, celui ci ne pose plus aucun problème.
La chute 4 appuis :
C’est la chute la plus importante du Vovinam Viet Vo Dao car elle permet de se réceptionner lors de la réalisation d’un ciseau. Cette chute se fait vers l’avant et sur le côté. Pour se l’imager, il faut sauter très haut et retomber comme une feuille, les bras d’abord qui se plient pour ralentir la chute et ensuite les jambes. Cette chute fait énormément peur car elle oblige le vo-shin à se confronter directement avec le sol. Mais elle est indispensable car elle est l’image même de la réception du vo-shin sur n’importe quel ciseau. Il est même dangereux de commencer ces derniers si cette chute n’est pas maîtrisée.
La chute ciseau :
Si le Vo-shin qui fait le ciseau doit savoir se réceptionner alors celui qui le subit doit lui aussi savoir chuter. On répertorie 2 types de chutes ciseaux :
La chute salto :
Elle s’effectue sur un ciseau vers l’avant (ciseau 11, 12...). Elle consiste en un salto avant avec réception sur les deux omoplates et la pointe des pieds. Même si ceci vous parait impossible, il suffit de coller le menton à la poitrine et de contracter les muscles au moment du contact avec le sol pour que celle ci ne soit pas douloureuse. (J’ai vu les vietnamiens le faire sur du parquet et se relever indemne !!!!!!!!!)
La chute ciseau arrière :
Elle consiste à tomber en arrière directement sur les omoplates. L’arrivée est la même que la précédente. Son but est donc la réception sur un ciseau dirigé vers l’arrière (ciseau 13, 16...)
Les acrobaties
Même si elles ne sont pas le but premier du vovinam, de nombreux vo-shins sont de réels acrobates. Il n’est pas rare dans un combat scénique libre de voir le combattant éviter un balayage en flip arrière. Les vo-shins réalisent bien souvent des acrobaties semblables à celle de la gymnastique (salto avant, arrière, flash kick, saut de main, etc...) mais ceci n’est pas obligatoire. En effet, tout le monde n’a pas forcément l’âge et la condition physique pour cela. Ceci dit deux acrobaties sont quasi indispensable dans la pratique du Vovinam :
Le relevé de nuque :
Il consiste à passer de la position allongée à celle de debout en poussant très fort sur les bras et en envoyant les jambes vers l’avant. Dès son arrivée au sol, le vo-shin pourra se relever rapidement en restant face à son adversaire
Le saut de tête :
C’est un saut carpé vers l’avant après avoir posé sa tête au sol.
Mis à part cela, le Vovinam recèle de nombreuses acrobaties qui lui sont propre et qui se réalisent à deux. Dans les combats scéniques, il arrive parfois que l’un des vo-shins soit projeté par la tête vers l’avant et se retrouve sur ses pieds après avoir effectué un salto avant. Les acrobaties à deux nécessitent une grande confiance en l’autre (d’où l’intérêt de se trouver un partenaire) et aussi une assiduité dans l’attention, rien ne doit être laissé au hasard.